lundi
samedi
Carte Postale
MOMBASA
Les Tusks de l'avenue Moi
se chantent d'une voix grave.
La voix du trou du cul du Monde
Frottant une bite d'amarrage.
mardi
Condamnés à la Confiance
dimanche
Emerger en 2013
J’efface ma tête. Je suis l’Autre, une association d’idées improbable. Des yeux collés au Carnaval me donnent une soudaine fascination pour la langue de Goethe. Elle scelle hermétisme et poésie dans un Dichtung und Warheit.
Je rejoins Jay W. à bord des cendres de la peur. Nous accostons une ville brute et antique accompagnés du légionnaire suisse. Il arrime les horreurs du large aux bites d’occultes grandes gueules. Elles crachent des rats gros comme le bras. Et hurlent de superbes travestis au cul rebondi.
Et les bars et les pintes et les rues crasseuses. Battre le pavé, hésiter et finir par échouer à bander. Et bras dessus bras dessous en bourrades bourrées. Et nous infligeons une correction au Pleurard M. Rilke. Le monde se taira inéluctablement. Sa mâchoire reprendra conscience sur un carrelage couvert d’urine. Les dents mêlées à la porcelaine brisée d’un évier.
Nous le prendrons par la main. Lui pardonnerons. Et nous lui montrerons das letzte Blockhaus der Welt, perdu au bord de la Mer Suprême. Couvert de graffitis. Des poèmes lapidaires. Au réveil du réveillon, la langue dans un sable humide, je lui ferai arrêter de boire. Pour écrire. Plus. Lire. Plus. Arrêter de boire. Et recommencer à fumer.
vendredi
dimanche
Saint-Emilion
Ochtendongeval
Le fracas métallique du tram m’a réveillé. J’ai pensé : “Je veux être moi-même, mais en Italie” et j’ouvre les yeux sur cette Rome vaincue par les barbares. Je me suis réveillée et les marches ont craqué sur le chemin du café. Je me suis levé et je n’ai pas reconnu la place au miroir. Où l’ancien sourit de confiance au moderne. Je suis levée un bonnet sur un sourire. Je sens dans le vent l’odeur du pain, du beurre, du pain au beurre. Je lui ai dit : “J’aime ta chemise”. Il a grimacé de sympathie. Je lui ai rendu sa sale face. Et je me suis reconnu. Les gants qui serrent de froid le bonheur. Des coups de pédales sur l’euphorie d’un matin muet d’hiver. Je me suis levé et j’étais incapable de nouer ma cravate. Filer sur le caoutchouc. Etre une brise sur l’avenue, courir en tête de peloton, le nez tendu vers l’amour. Je boutonne mon col. Je pense à ces Grandes Choses. Le fracas métallique du tram m’a réveillée. Je suis un boyau pris dans les rails. Je suis le tram fracassant. Je suis un bonnet de terreur, perdue dans les boyaux. Je suis un aurevoir. Le fracas métallique du tram l’a réveillé. L’aube est brutale.