mercredi

Correspondances VI : sémio-sexo-cinémo-webo et autres mots














Hey ! (ouais, je signe ici l’arrêt de l’escalade de l’élégance, j’imagine que j’aurais de toute façon fini par perdre, si ce n'est pas ce que j'admets précisément à l’instant… merde – cela dit, cher confrère, tu sais comme je suis toujours eager des projets inutiles qui ne sont jamais menés à leur terme et propose de nommer notre société la Procrastinationnale. Greffier ! Veuillez prendre note !).


Quelques précisions sémiologiques tout d’abord. Comme toute société, l'Organisation à sa culture d’entreprise, marquée entre autre par un vocabulaire qui lui est propre. En tant que grande entité, elle est même composée de micro-cultures spécifiques à chaque division exécutive (OpsDiv, FinDiv, PersDiv, etc.), chaque service, chaque bureau et jusqu’au niveau le plus bas (parfois, dans tous les sens du terme) : l'équipe, composée d’une petite dizaine d’hommes.

Ainsi donc, chez les OpsDiv, une cale désigne une chambre dans laquelle on branle l’ours (glander) faute de s’y tramer(dormir). On ne mange pas au self-service, mais au salad-bar.

Je n’ai donc pas été mis aux fers à fond de cale (ce qui, j’imagine, se comprend mieux chez les PersDiv) pour une quelconque rébellion, mes seules fautes étant culturelles, justement, et non corporatistes, lorsque, par exemple, j’écoute Bréval en faisant du sport plutôt qu’une compilation des derniers attentats de Guetta, Sinclar et autres Black Eyed Peas ou encore du meilleur du best of du Cherry Moon, période 96-décembre 99 quand la bonnasse de Waremme avait fait son strip show sur le podium principal.


Et justement, en parlant de culture corporatiste et de nivellement par le bas – si si, j’ai indirectement évoqué ça dans le paragraphe précédant -, je crois que je vais rédiger un essai qui devrait s’intituler De l’avantage sexuel des brutes en milieu international.

J’ai pu remarquer, au bar, l’aisance que certains avaient à lancer des boutades aux jolies serveuses et à récolter en gratification des rires cristallins et des sourires aussi appuyés qu’érectiles.

Me suis dit, ah ! elles ont l’air assez open, finalement, moi aussi je veux du contact libidinal !

Sans doute, mais ça ne se fait pas n’importe comment.

Chacune de mes tentatives s’est soldée par un rire gêné et j’ai donc du retourner dans ma cale pour méditer sur ces cuisants échecs.

En voici la raison : je parle trop bien le français pour une interlocutrice dont le français se limite à :


- Bonjour, un maccchiato, s’il te plait (parce que oui, la brute tutoie les serveuses et appelle les serveurs Chef)


- Un euro s’il vous plaît.


- Voilà.


- Merci.


Donc, lors de mes expériences misérables, la tournure inutilement alambiquée de mes phrases la contraignait à faire montre de son ignorance et à répondre Quoi ? une première fois, une seconde et d’enfin sourire de mal aise pour se soustraire à cette situation embarrassante.

La brute ne se fatigue pas à réfléchir à ce qu’il va dire. Il n’en est pas capable, par définition. Il lance un Toi, femme beau cul (bon, j’exagère juste un peu, je suis frustré) et elle en rit. Elle en rit parce qu’elle comprend et qu’une communication est alors possible.

Diantre.

Chié.


J’ai terminé les Cerfs-volants de Kaboul. Si c’est la guimauve qui te faisait peur, tu peux franchement y aller, on n’est pas du tout là-dedans. Certes, il y a du sentimentalisme, c’était inévitable, mais c’est tellement bien amené que ce n’est pas écœurant. Au contraire.

Peut-être que le fait que je connaisse un peu – juste un tout petit peu – l’Afghanistan et sa situation a aidé à une lecture passionnée du roman. Il y a des endroits que j’ai vu de mes propres yeux, des toponymes que je peux au moins replacer sur une carte et même des noms de personnes qui jouent encore aujourd’hui un rôle dans le pays. Tout ça rendait le récit particulièrement vivant, évidemment.

Je crois que ça m’a fait du bien aussi personnellement de pouvoir nuancer un peu l’Afghanistan et sortir des schémas imposés par mon métier, mais également par la lecture de l’actualité.

Sur ce dernier point, je crois que ça ferait du bien à tout le monde d’en apprendre plus sur Kaboul et sa vie avant 1975.

Donc, hop hop hop, tu sais ce qu’il te reste à faire.


De la même façon que, quand je suis tombé sur la collection de DVD de nos G.O., je n’avais pas pu résister à la tentation de revoir Ex-Drummer, j’ai également succombé à l’appel d’un quatrième visionnage de Der Directøren for det Hele.

Je te rassure Le Direktør ne fait pas partie du Dogme. A vrai dire, seul Les Idiots est un film de Lärs von Trier qui satisfait à ces préceptes. Contrairement à ce que l’on pense souvent, Festen n’est pas de ce dernier, mais de Thomas Vinterberg, mais je ne t’apprends peut-être rien.

Le Direktør est une comédie et elle a ceci de magistral qu’au plus que tu la vois, au mieux qu’elle te fait rire. Vraiment. Il faut simplement passer un peu au-dessus de la mise en scène parfois déroutante. En effet, le réalisateur a laissé à un ordinateur le soin de choisir les prises de vues, les cadrages et les prises de son.

L’histoire est celle de Ravn, un patron qui fait semblant d’être un simple employé de sa propre boite parce qu’il a un besoin maladif d’être aimé des gens. Pour ne pas être la cible du mécontentement lorsqu’il doit prendre des décisions impopulaires, il a inventé de toutes pièces un boss (le Directoren for det hele) qui vivrait aux Etats-Unis et dirigerait l’entreprise à distance, passant par Ravn pour faire des communications.

Avide de profits, Ravn veut vendre sa société, privant ses partenaires de leurs dividendes, de leurs droits sur un brevet important et leur faisant perdre leur emploi par la même occasion.

Malheureusement, l’acheteur veut rencontrer le Directeur. Ravn fait alors appel à Kristoffer, un acteur au chômage, fan d’un certain Antonio Stavro Gambini, véritable prototype du loser, pour incarner le Boss.

Les maladresses de Kristoffer et les besoins affectifs de Ravn conduiront à d’inévitables catastrophes et situations cocasses.

A voir absolument, mec.

Hop hop hop.


Merci d’avoir attiré mon attention sur un phénomène internet que je ne connaissais pas encore (ouais, désolé, à mon avis je dois avoir 13 de niveau de geekitude) : les Lolcats. Bon, je ne vis pas mieux, je ne suis pas plus heureux ni plus intelligent depuis que j’en ai appris là-dessus, mais mes recherches m’ont amené à découvrir d’autres mèmes virtuels que je ne connaissais pas (ainsi qu’à enfin comprendre ce qu’est un mème), mais aussi à tomber sur une source de demotivational posters.

Merci donc.


By the way, comme je n’avais pas répondu à cette question, je crois, je ne sais toujours pas ce qu’est un Torrent. Oui, j’ai honte (13 points, j'te dis).


J’ai terminé la lecture de ton mémoire. Bon, je te mentirais si je te disais qu’il m’a passionné jusqu’au bout – mais j’imagine que ce n’est pas une surprise – mais il a tout de même été plein d’enseignements partagés dans des mails précédents.

C’est pour quand la défense ?


cu,


Piacoa.


PIENO

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