dimanche

Je crois









Je suis sur la Côte. La mer s’est retirée et je dois marcher quelques temps avant d’effleurer l’eau du bout de mes chaussures. Je passe un premier sillon dont le courant prétend que la marée est descendante. Je bondis au-dessus d’un second, auquel je ne fais pas vraiment attention.

Arrivé à destination, j’écoute un moment le ressac. Finalement, la mer monte. Je ne suis pas exactement entre chien et loup. Pas exactement entre Charybde et Scylla. Disons que je suis entre deux eaux.

Je m’installe entre mes écouteurs. Partage une cigarette avec le vent.

Encore heureux qu’il y a la mer. Pour dissoudre les pensées dans son eau salée. Face au rivage, je ne pense plus. Je crois.

Je crois…

Je crois qu’il ne faut écouter Sigur Ros que face au rivage gris. Les semelles à quelques centimètres de l’écume. Sans jamais se laisser surprendre. Par la marée montante.

Ceci est valable pour Bjork également.

Je crois…

Je crois que l’entropie vient des hommes. Le chaos, des femmes. Ça pète toujours mieux que Les Femmes viennent de Vénus et les Hommes de Mars, non ?

Je crois…

Je crois que les Flash Mobs sont un signal fort lancé aux gouvernements. En un instant, nous pouvons nous mobiliser. Avec une même idée. Et une homogénéité dans le mouvement.

Pour l’instant, ce n’est qu’une danse. Pour l’instant.

Je crois…

Je crois que je divague face aux vagues. Encore heureux que j’aie dû partager cette cigarette avec le vent.

La marée montante s’engouffre à gros bouillons dans le sillon. Je cours pour trouver un gué. Crois stupidement que les remous provoqués par le vent m’indiquent une eau moins pronfonde. Et traverse en transformant mes jambons en salaison.

La serveuse du restaurant ne sourcille même pas à mes chaussures couinantes et dégoulinantes. A la fin du repas, elle me laissera son numéro. Un numéro sexy, qui commence et se termine par zéro. Elle désire mon entropie. Je goûterai son chaos.

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