jeudi

My Great Meek Tuscany















De retour de mes vacances en Toscane. Vous n'en avez rien à secouer, ça ne fait pas un pli. D'ailleurs, ce n'est pas là-dessus que je comptais écrire et pour tout vous dire, la photo n'a rien à voir, elle a été prise en Allemagne. Ou peut-être en Autriche. Bref, sur la route vers l'Italie et il aurait sans doute beaucoup à dire sur la poésie de la route.

Lors de mon séjour, je lisais à la fois Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley et No Logo de Naomi Klein. C'était aussi intéressant que perturbant de lire ces deux textes en parallèle. L'un est une fiction utopique effrayante et l'autre la réalité tout aussi effrayante. A les lire simultanément, j'aurais pu finir par me demander laquelle des deux situations était la pire. Mais No Logo, c'est bel et bien la tragique réalité. Freaky.

Le plus dramatique, ce sont les conséquences que No Logo a eu sur notre société. Soit pas de conséquence. Le Business as usual est toujours monnaie courante. No Logo est inconnu du grand public, l'indifférence est générale.
C'est triste de lire l'hypothèse de départ de Klein. Je cite Ce livre s'articule autour d'une hypothèse simple : lorsqu'un plus grand nombre de gens découvriront les secrets des marques qui composent la trame mondiale de logos, leur indignation alimentera le prochain grand mouvement politique, une vague ample et déterminée d'opposition aux transnationales, surtout à celle qui jouissent d'une très franche reconnaissance de marque.

Cet essai fêtera bientôt ses dix ans. Il est où le grand mouvement politique ? Elle est où la vague ample et déterminée d'opposition aux transnationales ?
Les gens s'en battent toujours l'oeil en buvant du Coca dans leur vêtements Nike. Bien-sûr, il existe des mouvements (des vaguelettes à l'échelle mondiale) qui suivent le sillon tracé par Klein, mais ils sont toujours marginaux. On me dira marginalisé. Je répondrais qu'ils se marginalisent. L'absence de remous est due à un problème d'identification.

Que voit-on généralement dans les manifestations ? On voit des tatouages, on voit des dreadlocks, on voit des vêtements noirs, sales, vieux. Comment la population générale pourrait s'identifier à ce mouvement ? Comment monsieur Tout-le-monde pourrait prendre part à une action menée par une bande de punks ? Comment pourrait-il ne pas se dire Encore une bande d'agitateurs anarchistes ?
Le mouvement politique ne pourra jamais être grand s'il est associé à des marginaux.

La révolution gère mal son image.

Imst
Juillet 2009

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire