vendredi

Mariée Haute









Je m’en suis souvenu ce matin. Mais déjà j’ai oublié.

La mer a tout emporté.

J’envolais les notes. Au bord de ma grotte. Au bord de la plage. Elles partaient inaudibles. Vers une île inconnue. Une île icône. De mon violoncelle aphone. La crainte monta. Avec la marée montante. Aculé au plafond. Radiographie des poumons. Triste mort. Triste sort. D’un triste sire.

La mer a tout emporté.

Je les ai vus flotter. Mes épées. Mes poupées. Mes toiles, mes voiles, mais toi si souvent manquée. Je les ai tous sauvés. Mon instrument n’était pas même mouillé. La colophane ne s’est pas dissoute. Et l'archet bandait tant qu'il pouvait.

La mer a tout emporté.

Nous sommes retournés à l'hôtel. Coincés entre deux brouillards. La route pleuvait. Marcher sur le volcan. Et partir. Dans ta robe volante. Remplie de toi. La robe. Isolée. Symbolique. Blanche. Perdue dans les satins. D'un blanc matin.

La mer a tout emporté.
Je t’emmènerai encor.
Au port.
De Reykjavik.

Reykjavik

Novembre 2006

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