jeudi

Course au steak















Il y cet homme, déguisé en aspirateur. A genoux, les mains dans le dos, il doit manger un maximum de marshmallows dispersés sur le sol en un temps imparti. S'il y parvient, il gagnera une poignée de billets.

Dit comme ça, ça a l'air complètement surréaliste.

Pour ceux qui s'en souviennent, ce drôle de tableau est extrait d'une émission qui s'appelait N'oubliez pas votre brosse à dent - sa dent ! hahaha ! Les participants mettaient leur dignité de côté pour un voyage à l'Ile Maurice. S'ils perdaient, c'était un séjour à Lille chez Maurice. Tordant...

Un putain de voyage à l'Ile Maurice.

C'est donc vers quinze que je me suis rendu compte que les gens - ceux que l'on dit en crachant - les gens étaient prêt aux pires humiliations pour un peu d'argent.
J'ai longtemps cru que le voyeurisme, le plaisir pervers de voir l'autre s'avilir était né avec la télé-poubelle - et peut-être en particulier avec l'émission de Nagui.

Hier, j'ai chopé la fin d'un documentaire sur la crise de '29. On y voyait un concours de danse. Un concours de danse jusqu'à l'épuisement. Le but du jeu était d'être le dernier couple debout après des heures, parfois des jours de danse ininterrompue. Les participants étaient exténués, ne tenaient plus sur leur jambes, tombaient en convulsant, mais quoiqu'il leur arrivait, il poursuivaient leurs lents balancements agonisants. Une véritable danse macabre. Une sorte d'Auschwitz de la valse. La plupart des danseurs s'inscrivaient parce qu'un repas leur était offert une fois qu'ils étaient éliminés.
Le montage montrait également le public. Les gens. Qui riaient à gorge déployée chaque fois qu'un danseur trébuchait.

Je pense immédiatement à des scènes de mises à mort sur la place publique, dans des arènes et je me dit que c'est ainsi. Que c'est en nous. Qu'on ne changera jamais vraiment.

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